Un monologue, encore... (même si en fait ça fait longtemps)
Yorukoe
- Tu ne dors pas ?
- Non, je n’y arrive pas…
- Tes insomnies me tueront un jour !
- J’espère bien que non, j’aurais plus rien à regarder alors ! … Tu devrais te rendormir.
- Non.
- Pourquoi ?
- J’aime pas dormir quand t’es éveillée.
- Tu te rends compte qu'en faisant ça tu ne dormirais pas plus de deux ou trois heures par nuit ?
- Toi, tu y arrives bien.
- Moi, j’ai mal commencé dans la vie, je suis née à minuit, après ça j’ai confondue le jour et la nuit et ça continue… C'est même pas que je sois habituée, pour moi, c'est normal.
- Tu dois quand même bien t’ennuyer pendant tes nuits.
- Non… Tu sais, il n’y a pas un moment où je ne pense pas à quelque chose, je suis en constante conversation avec moi-même.
- Ah ? Et tu te dis quel genre de chose ?
- Des idioties la plupart du temps. Je passe un temps fou à me décrire les choses, j’imagine des histoires sans queues ni têtes. Souvent je regarde les gens, même furtivement dans la rue, j’imagine des histoires sur leur vie, sur ceux qu'ils sont. La plupart du temps, je me pose des questions sans intérêts et j’essaye d’y répondre. Souvent j’aboutie à des choses qui n’ont plus rien à voir avec ce que je pensais au début.
- Eh bien, il s’en passe la dedans ! … Et quand on s’est rencontré, tu t’es posé des questions folles, ou tu as essayé d’imaginer ce que j'étais ?
- Je me suis pas imaginer qui tu étais, j’essayais surtout de te sonder.
- Ah oui… ?
- Hu-hum… La première fois qu’on s’est vu tu m’as fait grande impression et c'est peu dire. C'était avant un de vos concert, tu te souviens ? … Tu avais ton maquillage et ma première impression était que tu portais un masque mais plus on se parlait plus je me disais que ce masque c'était toi. Les gens portent des masques pour se cacher, toi, tu en portais un pour te montrer, mais en même temps, en dessous du masque c'était toi aussi, mais vous n’étiez pas deux personnes différentes. Tu m’as fasciné, je trouvais ça tellement beau, tellement grand, tu étais une œuvre d’art, un produit de mon imagination qui c'était incarnée, je n’en revenais pas. Ensuite, j’ai pris peur, je me suis dit que c'était malsain de t’aduler ainsi et j’ai cherché quelque chose que je n’aimais pas en toi. Vous êtes monté sur scène, je t’ai observé, j’ai regardé les gestes de tes mains, tes doigts gesticulant sur ta guitare et dans l’air quand tu joues au chef d’orchestre. J’ai regardé ta bouche et tes petites mimiques, tes yeux, qui malgré les lentilles, brillaient de milles éclats, j’ai regardé tes cheveux voler dans tout les sens et la main de Yomi te les ébouriffer, tes sauts en l’air, tes courses jusqu’à l’autre bout de la scène et même tes doigts s’emmêlant entre les cordes et le tissu de ta veste. Je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à trouver quelque chose que je n’aimais pas en toi. Je me suis rendue à l’évidence, j'étais tombé amoureuse de toi, j'étais condamner à vie, tu serais l’incarnation de mon idéal sur Terre. Aucune évidence ne parut alors plus flagrante que celle-là, je t’aimais.
Dialogue entre [Hitsugi] (guitariste de Nightmare) et ...