Comme je me trouve pitoyable, je suis nulle, mon dieu, n’a-t-on pas fait plus horrible que moi ? !
Comment ai-je pu lui faire ça ? ! Elle a pleuré, je l’ai fait pleurer, elle, si forte, si belle, ces larmes qui coulaient de ses yeux, de ses magnifiques yeux, c'est moi qui les ai provoquées !
Je sais que ça ne sert à rien de s’apitoyer que je devrais tenter de lui parler, mais je n’arrive pas à bouger d’ici, je n’arrive même pas à penser à autre chose que ces larmes. Ses yeux si noir semblaient éclairés par ces larmes, son regard si fière était baissé, elle tremblait, elle ne savait plus quoi dire et moi j’ai été horrible, je lui ai tout balancé, je n’arrivais plus à m’arrêter.
Comment une simple crise de jalousie peut tourner à ça ? Mais comment ai-je pu lui faire ça ! !
Je n’ai pas arrêté, je lui ai dit toutes les petites choses que je n’aimais pas pourtant elles ne me dérangent pas plus que ça, et je lui ai dit ce que j’en pensais de lui, de ses manières, de sa façon de lui parler et surtout sa façon à elle de lui répondre, de ne pas le repousser quand il est près d’elle. Il se permet de la toucher, de lui parler, de lui donner rendez-vous et elle y va en plus ! Elle me raconte tout, elle me dit qu'elle ne s’intéresse pas à lui mais elle ne le repousse pas, elle lui sourit, son beau sourire que je pensais mien, je m’étais bien trompé.

…

Je reprends cette lettre, deux heures plus tard. Je me suis enfin calmé, j’ai pleuré surtout. Et j’ai commencé à penser, mais cela dit… Je ne sais pas trop où j’en suis, ou plutôt, où nous en sommes. Je n’y avais jamais pensé avant, ça devait être ça le problème majeur. C'était si beau, si naturel, tellement elle, c'était devenu moi, non c'était nous tout simplement, mais je ne pensais pas que ça pouvait être autre chose que… À vrai dire, je ne sais pas comment qualifier notre relation, elle est forte, plus forte que de la simple amitié mais de là à dire que c'est de l’amour… Je ne sais pas, c'est peut-être juste que je ne veux pas mettre un nom sur cette relation, juste la vivre et la ressentir à deux cent pour cent.
Il faut que je lui parle, il le faut, il faut que je lui dise pourquoi j’ai réagit comme ça et il faut qu'elle me dise aussi pourquoi elle l’a pris tellement à cœur, s'il n’y avait rien, si c'était juste une crise d’une copine elle n’aurait pas…

Je l’ai fait pleurer…

Syhane